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LET THERE BE LIGHT !

 

A cherchait G, on était tous inquiets. Et puis…

C'était fini.

Il a bien fallut continuer le temps, faire "ce qui était prévu". Surtout sortir de son corps, retourné vers l'intérieur, face cachée. Vivre cet air printanier en plein mois de novembre, sentir le soleil, la nature. C'était bizarre, cette douceur au dehors, cette violence au dedans.

On a pris la route pour le Couvent de la Tourette.

G était partout ce jour là. Caché dans les forêts de piliers, dans la légèreté des espaces, et surtout dans la lumière. La lumière partout, même dans les recoins sombres. Sur les rugosités du béton, au travers des vitres, un peu ici, un peu là, de grands aplats, des petites touches rangées en rythme, étalée en larges nappes, partant du bas ou descendant du haut, grandiloquente.

Les espaces étaient pleins de G, comme ces tableaux d'Hammershoi ou de Hopper qui sont pleins d'absents, habités par l'hier, la nostalgie ou le manque. On cherche ceux qui sont ailleurs dans les surfaces crues que dessinent les rayons du soleil sur les sols et les murs. C'est plein d'humain, tout ce rien, comme certains silences peuvent être pleins de voix. Les morts dansaient dans la lumière du couvent, glissaient avec elle sur le béton clair, et ça faisait comme une musique de fond à mes pensées.

G était le soleil ce jour là. Et je pensais, peut-être, si j'arrive à en capturer un peu, il restera encore un bout de lui pour A et sa fille.

Et puis j'ai pris en photo mes parents, pour qu'eux aussi me restent un peu.

 

"Let there be light !" est une série pour ceux qui restent. Et pour G, qui jouait avec la lumière, comme tous les photographes qui sont restés de grands enfants.

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